Il n’y a pas de réussite facile ni d’échec définitif. Rejoindre l’enseignement supérieur privé n’est plus une obligation, mais plutôt un choix motivé par plusieurs raisons. Cela s’explique tout bonnement par le niveau qu’il atteint aujourd’hui. Trente ans déjà, l’on s’y investit assez énormément.
Dans nos universités, la cérémonie de remise des diplômes en l’honneur des lauréats n’est vraiment pas une tradition, mais elle l’est ainsi depuis peu d’années. Et c’est tant mieux ! Une telle marque de reconnaissance galvanise les esprits et remonte le moral de nos étudiants, à même d’insuffler de l’énergie et de confiance en soi. Car, la motivation n’est pas uniquement matérielle. L’UAS, l’Université arabe des sciences, une des plus distinguées dans l’enseignement supérieur privé, avait, tout récemment, célébré la sortie de sa nouvelle promotion. Ainsi, l’été a toujours été la belle saison des moissons.
L’ambiance était telle que même les parents viennent, eux aussi, partager la joie de leurs enfants. Le succès a son propre goût. Mais, il n’y a pas de réussite facile ni d’échecs définitifs, dit-on. Et là, rejoindre l’enseignement supérieur privé n’est plus souvent une obligation, mais plutôt un choix motivé par plusieurs raisons. Cela s’explique tout bonnement par le niveau qu’il atteint aujourd’hui. Trente ans déjà, l’on s’y investit assez énormément. D’ailleurs, l’UAS, tout comme bon nombre d’autres institutions publiques, semble avoir gagné l’enjeu. Celui de faire de nos diplômés des compétences d’excellence, voire un motif de fierté, notamment à l’étranger. A l’instar des quatre de nos universités étatiques, l’UAS a dû ajouter à son palmarès : «Outre deux certificats ISO de qualité, reconnaissance européenne de la qualité de la formation d’ingénieur à l’Esiet-UAS, suite à son accréditation obtenue au terme de la mission d’audit de la Commission des titres d’ingénieurs française (CTI) ». Soit, trois distinctions à la fois. Cela dit, ses diplômes délivrés sont désormais reconnus à l’échelle européenne. Ce qui est un acquis pour le pays.
Université publique,
université privée
En marge de ladite cérémonie, son président-fondateur, Mourad Ben Turkia, un des pionniers dans ce secteur, avait trop parlé de l’université tunisienne, comme un vivier du savoir et de bonne formation académique. «Nous avons un excellent système d’enseignement supérieur public », réaffirme-t-il. Mais, il y a un hic : l’université ne s’est pas encore érigée en vrai tremplin pour l’emploi. La preuve, plus d’un tiers des chômeurs, soit 250.000, sont des diplômés du supérieur. Pourquoi ? Parce que, tout simplement, répond-il, notre université ne s’ouvre pas sur le marché du travail. Le doyen doit, selon lui, agir en chef d’entreprise, pouvant établir des liens et des contacts avec son environnement professionnel. Condition sine qua non pour améliorer l’employabilité de nos diplômés.
De par sa longue carrière et les postes clés qu’il avait occupés au sein du ministère de tutelle, Ben Turkia a de quoi être fier. Son expérience dans les rouages de l’enseignement public lui a beaucoup servi. Aujourd’hui, son entreprise est en mesure d’assurer à ses diplômés une palette d’offres d’emploi. Université publique-université privée, le défi n’est, certes pas, le même : la première accueille pour former, la seconde forme pour embaucher.